POWER 24 et la suppression de postes en nombre 

Power 24 pour Gilles Grapinet :

C’est « Afin de renforcer le profil structurel et compétitif de Worldline à moyen terme et faire face avec succès à cet environnement temporaire, nous annonçons Power24, notre ambition d’accélération de notre transformation post-intégration. Nous visons 200 millions d’euros d’économie de coûts cash en année pleine pour 2025, avec une montée en puissance rapide au cours de 2024. »« En 2024, le Groupe se concentrera sur son OMDA avec une amélioration estimée d’environ 100 millions d’euros par rapport à 2023. » « Jusqu’à environ 250 millions d’euros de cout de mise en œuvre. » Extrait de la communication résultat Q3, Octobre 2023.

Power 24 pour les salariés : C’est au quotidien une pression énorme, des moyens drastiquement en baisse, l’arrêt des embauches, la réduction des coûts tous azimuts, du « travel ban » … C’est travailler beaucoup plus avec moins de moyens et des objectifs budgétaires potentiellement non réalisables, c’est aussi  de nouveaux collègues en Inde en remplacement de collègues en Europe, des fonctions support externalisées ou envoyées dans des pays lointains dans une logique entreprise de bas coûts.

Power 24 pour la CFDT : C’est, entre autres, de devoir travailler à protéger nos emplois tout en devant dans le même temps, négocier les conditions d’un départ en nombre que nous ne saurons empêcher à ce stade.

Pour la CFDT, attaquer l’emploi en nombre est quand même là, un sacré constat d’échec du management, par carence de gestion anticipée des emplois et des compétences. Ce n’est pas faute d’avoir alerté sur les nécessaires transformations et anticipations sur les métiers impactés par l’avènement du CLOUD, de l’IA et autres nouvelles technologies mais rien n’a été fait !

Depuis octobre dernier, la direction explique ne pas avoir encore finalisé le plan. Pourtant les banques et les cabinets de conseil américains sont en action. Le Boston Consulting Group coûte une blinde ! Donc ça devrait avancer. Nous sommes en janvier maintenant, il faudrait bien y voir plus clair. Dans quelques jours, le CSE sera réuni. Le calendrier de négociations est sur la table, vos organisations syndicales représentatives sont convoquées début février.  La Direction n’a pas dévoilé encore de contenu pour l’instant.

Le PSE : le plan de réduction des effectifs nommé Plan de Sauvegarde pour l’Emploi, dans le cadre de licenciements économiques. Le PDV : le Plan de Départ Volontaire associé au PSE (mise en œuvre en amont d’un PSE). L’employeur décide de  mettre en place le PSE avec ou sans PDV par accord collectif ou par décision unilatérale. Information Consultation du CSE

Le PDVA : Plan de Départs Volontaires, Autonome (i.e sans PSE associé) visant à la réduction des effectifs en organisant des départs volontaires. L’employeur met en place des conditions de départ et fait appel au volontariat. L’employeur décide de  mettre en place par accord collectif ou par décision unilatérale. Information Consultation du CSE

La RCC :  La Rupture Conventionnelle Collective met en place des départs volontaires. Ce serait peut-être l’outil retenu par Worldline.   L’employeur doit obligatoirement obtenir un accord majoritaire, sans accord, pas de RCC. Information simple du CSE

Pourquoi la Direction choisirait-elle la RCC ?

• Elle n’est pas obligée de justifier d’une situation économique difficile.
• Elle s’exonère du forfait social.
• Elle s’exonère de toute obligation de reclassement en interne, de priorité de réembauche, de congé de reclassement.

Elle peut espérer un délai rapide d’exécution (absence de retour arrière côté salarié entre autres)

Côté salariés, il y a des éléments protecteurs  :

1. Les conditions seront négociées et la CFDT sera là et assumera pleinement sa place de N°1 dans le cadre d’un accord majoritaire donc avec la signature d’au moins deux voire trois syndicats en fonction des signataires (50% de représentativité cumulée sont nécessaires).
2. Les départs seront exclusivement basés sur le volontariat individuel.
3. Une indemnité de départ est donnée, a minima l’indemnité légale ou conventionnelle. L’indemnité doit en réalité être supérieure à l’indemnité de licenciement de nos accords statutaires pour être attractive,
4. La fiscalité des indemnités : exonération d’impôts en totalité, CSG et CRDS identiques à l’indemnité de licenciement.

Pour la CFDT, les RCC sont des outils qui exonèrent les employeurs et les entreprises de leur responsabilité d’assumer leur échec, sur le dos de la solidarité nationale ! Dans Worldline, la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences est négligée depuis de nombreuses années donc redirection vers « France Travail » (Ex « Pole Emploi » : c’est dingue voire terrifiant de mettre les chômeurs – donc la France qui n’arrive pas à travailler – dans « France Travail » ! comme un vague sentiment de pervertir les mots ? et vous ?).

Des clés pour « réussir » :

L’obligation d’obtenir un accord impose de convaincre la CFDT et au moins une autre Organisations Syndicale. Chaque syndicat déterminera ses positions propres, la CFDT défendra un niveau d’exigence élevé y compris dans un projet revendicatif intersyndical.

La Direction devra présenter dès le départ, un projet de qualité sauf à compromettre l’objectif. D’autres entreprises l’ont fait correctement et ont obtenu la signature de syndicats. Pour la CFDT, Worldline a les moyens d’y mettre les moyens.

La Direction devra accepter de prendre le temps de bien faire les choses . Elle veut aller très vite, comme toujours, en annonçant POWER 24 négocié et déroulé dès le 2^ème trimestre.

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