Intéressement 2021 : un accouchement dans la douleur
et surtout un très sérieux avertissement pour la direction !
| Avec ce nouvel accord, le niveau d’intéressement 2021 pourrait atteindre environ 1500€ en moyenne par salarié, à objectifs atteints. La CFDT juge ce montant très insuffisant et très injuste mais prends ses responsabilités et signe. |
Tout d’abord, comment sera construit l’intéressement ?
L’enveloppe d’intéressement est constituée de 6 éléments dont le volume de contribution est très variable.
Ce schéma en présente les principes sur la base d’une simulation réalisée par la CFDT à partir des données et hypothèses de la Direction pour 2021.
Mieux comprendre le détail de cette construction lire ici ..
Un partage de la valeur qui reste très au dessous de nos pairs
| Ce montant de 1500€ est à comparer aux 4600€ d’abondement distribués en moyenne au sein du CAC 40. Il est à comparer avec ce qui est distribué aux salariés d’Ingenico. Les salarié.e.s de Worldline ont vu, eux, leur participation réduite à quasi zéro (Oh pardon, pas tout à fait zéro puisque 19€ en moyenne pour chacun en 2020). Aucun abondement n’est donné sur le PEE ( Plan d’Epargne Entreprise). Aucun abondement n’est donné sur le PERCO ( Plan d’Epargne Retraite Collectif) |
Nos efforts et notre contribution méritent un retour plus juste.
| Un engagement sans faille malgré une énorme pression. Nous avons perdu la libre programmation des congés payés permettant pourtant de nous adapter aux contraintes projets et clients ! Au mépris de cette valeur affichée « d’empowerment » ? Nous produisons plus en télétravail malgré des conditions personnelles parfois très difficiles, conduisant certains à des situations de burn-out. Des économies de fonctionnement qui sont intégralement reprises par Worldline : frais de déplacement et d’abonnements aux transports, ni tickets-restaurants ni frais de restauration, fermeture des locaux… |
La direction générale applique sa politique de partage de la valeur au plus bas, contrôlée par la finance.
| Ce niveau de partage très bas relève d’une politique d’entre prise menée au niveau Groupe et dont les salarié.e.s paient le prix. |
Mais alors, pourquoi la CFDT signe-t-elle cet accord ?
Parce que notre travail a produit des avancées concrètes positives
Les négociateurs CFDT ont été plus qu’engagés dans cette négociation. Ils ont imaginé, calculé, fait de multiples propositions et contre propositions. Ils ont réussi à faire revenir la Direction à la table de négociation à de multiples reprises, en particulier après que cette dernière l’ait décrétée terminée. Ce travail a permis de faire évoluer à la hausse la formule d’intéressement.
La formule de calcul est nettement améliorée :
Un montant supplémentaire issu de la marge réalisée par le Groupe, indépendant de la croissance de cette marge. La marge est partagée et non pas uniquement le progrès de celle-ci ! | Ce montant supplémentaire progresse dès que l’on atteint le niveau de marge tel que réalisé en 2019. L’intéressement progressera par rapport à la période avant COVID. | L’augmentation sera de 48% de l’intéressement 2021 versus 2020. Ce qui nous ferait passer de 1000€ à 1500€ en moyenne. Un montant bon à prendre et qui est significatif pour tous les budgets. | En cas de dépassement de l’objectif , l’enveloppe d’intéressement continue de progresser. Il nous parait indispensable que le partage progresse en cas de sur performance. | Il n’y a pas de limite fixée au partage en cas de surperformance. Il nous parait également obligatoire que plus l’on produit de marge, plus l’intéressement doit augmenter, sans limitation fixée à l’avance au delà de laquelle les salariés n’auraient plus rien ! |
1500€ d’intéressement en moyenne par personne, ça compte !
La somme atteint un montant suffisamment significatif pour que nous engagions notre signature.
Notre signature est obligatoire dans le contexte des règles d’application de l’accord et au vu des positions des autres organisations syndicales pour permettre qu’un intéressement existe …
Une négociation qui s’est déroulée dans des conditions extrêmes
- Une négociation chaotique, annulation et reprogrammation à la volée, a été le lot de nos négociateurs qui ont du prendre sur leur vie personnelle pour être là à chaque séance et préparer entre deux séances. Une négociation resserrée dans les toutes dernières minutes : disponibilité tardive et concentration des négociateurs pour aller jusqu’au bout.
- Une négociation par mail, rendant compliqué de se faire comprendre et de s’assurer de bien comprendre les contenus des différents projets qui ont circulé. Il a fallu surmonter de nombreux retours arrière par rapport aux propositions précédentes, non cités et non décrits (à charge des négociateurs de comparer les textes pour les découvrir).
- Et enfin une négociation qui se fait à double niveau avec une direction France qui ne dispose pas d’autonomie et doit elle même négocier avec la direction générale (vous vous rappelez ? Celle qui ne partage pas ou quasi rien si possible avec comme seuls objectifs et ligne de conduite ses propres enjeux financiers )
En conclusion, la qualité du dialogue social peut et doit progresser n’est ce pas ? Peut-on être Top employeur et conduire un tel niveau dégradé de dialogue ? Non répond la CFDT. Nous travaillerons sans relâche à obtenir un meilleur comportement de tous nos interlocuteurs. A suivre.
Une signature qui a été un choix cornélien pour la CFDT !
| Choix 1 : Ne pas signer serait provoquer l’absence d’intéressement pour 2021 Au bout de la négociation, la CFDT considère insuffisant le partage obtenu. A ce moment là, l’unique voie permettant de faire progresser la proposition de la direction aurait été que vous soyez mobilisés, nombreux, de façon visible à nos côtés. Seul le rapport de force pouvait alors faire bouger les choses. Construire un mouvement collectif en période de COVID et dans les délais très courts de la négociation était de toute évidence impossible à réussir. Fallait-il prendre le risque de provoquer ce ZERO INTERESSEMENT POUR TOUS ? Enfin presque puisque la direction menace sans cesse de distribuer cette enveloppe à sa seule discrétion, en mode individuel, uniquement « aux plus méritants ». Choix 2 : Signer et permettre la distribution de 1500€ par salarié Après une toute dernière avancée de la direction, nous avons pris nos responsabilités et décidé de ne pas bloquer ce projet de distribuer jusque 1500€. Ce qui a laissé une frustration et un sentiment d’injustice à tous les membres du collectif CFDT, même celles et ceux qui ont prôné de signer. Et nous motive pour revenir combattre pour convaincre très vite. |
Nous n’allons donc pas en rester là !
| La négociation s’est établie cette année sur des bases qui sont très loin de nos attentes et très loin d’être justes. Nous avons donc combattu pour faire progresser un projet direction qui part de bien trop bas. L’accord signé a une durée réduite à une année donc on y revient dès 2022, qui verra la négociation d’un nouvel accord, cette fois-ci il devrait être triennal. Son périmètre sera élargi à tous les salariés Francais y compris nos collègues d’Ingenico. L’efficacité et la résilience du Groupe ont été portées par les efforts de chacun et pas seulement ceux d’une direction générale qui se doit de le reconnaitre et de partager et d’équilibrer. Et le merci du discours par mail en anglais ne vaut guère .. même s’il compte .. froid et répétitif comme un mantra, l’exercice obligatoire du dirigeant. |
La CFDT prévient la direction qu’il ne sera plus question d’en rester à ce niveau très insuffisant dès 2022 : L’intéressement à construire dans le cadre du prochain accord triennal devra progresser de façon TRES significative, avec pour cible que soit distribué l’équivalent d’un mois de salaire, à objectifs atteints. Et La surperformance doit être partagée sans limitation.
Le plan d’action de la CFDT est déjà dessiné
La CFDT entend initier une stratégie intersyndicale, participative et visant à associer les salariés à la construction des objectifs et de cette stratégie, et développée vis à vis des niveaux de management concernés (la voix des administrateurs salariés au sein du conseil comptera également dans cette stratégie).
