Une négociation sur la prévention des risques psychosociaux mise à l’arrêt !

Retrouvez ici la diffusion intersyndicale du 7 février 2021.


Nous sommes tous concernés !

La combinaison dans la durée des éléments ci-dessus constitue un risque pour votre santé physique et mentale. Elle se manifeste par des troubles de la concentration et/ou du sommeil, de l’irritabilité, de la nervosité, de la fatigue importante, des palpitations… 
La manière dont la  Direction aborde le sujet montre qu’elle ne saisit pas la hauteur de l’enjeu et considère que sa façon de gérer l’exposition des salariés aux risques psychosociaux est satisfaisante. Il est essentiel de partager ici avec vous les enjeux de cette négociation.

Les risques psychosociaux (RPS) c’est quoi ?

  • des situations de travail où sont présents, combinés ou non :
  • du stress, des violences internes ou externes. des risques qui peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par l’organisation et les relations de travail.

Pour en savoir plus : https://www.inrs.fr/risques/psychosociaux/ce-qu-il-faut-retenir.html

Quels en sont les symptômes ?

Entre autres : troubles de la concentration, du sommeil, irritabilité, nervosité, fatigue importante, palpitations…

Quelles en sont les conséquences ?

  • sur notre santé : des maladies cardiovasculaires, des troubles musculo-squelettiques, des troubles anxio-dépressifs, de l’épuisement professionnel, voire des idées suicidaires.
  • sur notre entreprise : dysfonctionnement de l’organisation, risque juridique voire pénal, etc…

Ces risques ne sont pas une fatalité et il est possible de les prévenir

La réglementation impose que les risques psychosociaux soient pris en compte par l’entreprise, au même titre que les autres risques professionnels : évaluation, planification des mesures de prévention d’abord, de correction si nécessaire toujours en priorisant les mesures collectives. Les pratiques de Worldline en terme de « Well Being at Work » relèvent d’autres enjeux (performance de l’entreprise, conciliation des temps de vie, …) et restent vides de sens sans une vraie prévention des risques psychosociaux : les organisations syndicales représentatives ont donc demandé et obtenu de la Direction une telle négociation.

Pourquoi nous demandons un état des lieux préalable ?

Toute démarche de prévention commence par l’identification des facteurs de risques. C’est un prérequis  préconisé par les spécialistes de la prévention des risques, tels que l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail).

Nous avons donc proposé à la direction une enquête auprès des salariés, co-construite avec un cabinet extérieur expert en matière de RPS et des négociateurs représentant les salariés et la Direction, pour leurs connaissances respectives de l’entreprise.
La Direction, après en avoir accepté le principe, a finalement refusé de financer cet état des lieux. La Direction aurait-elle des solutions sans connaître les facteurs de risques potentiels ? Sans identifier les lieux ou organisations ou métiers soumis à une même nature de risques ? Sans donc avoir toutes les informations pour les prévenir ?  
La Direction se refuse à dresser un état des lieux de la situation, sans préciser sur quelles informations d’analyse de risques elle s’appuie :  inconscience ou excès de confiance ? La Direction est-elle sérieuse quand elle affirme que l’enquête « Great Place To Work »  est la réponse ?
La Direction semble oublier que la santé des salariés au travail est de sa responsabilité : elle à une obligation de résultat en tant qu’employeur. Nous ne cherchons pas coûte que coûte des salariés qui ne vont « pas bien« , comme semble le penser la Direction. Notre objectif est de déterminer les facteurs de risques potentiels dans l’entreprise, les unités de travail où ils se situent, les moyens de les éviter ou du moins de les réduire. Régulièrement des alertes attestent qu’il y a des personnes en souffrance dans l’entreprise. Leur mal-être doit être pris en compte et il faut éviter qu’il ne se propage. Dans un contexte de continuelles réorganisations, d’achats d’entreprises, d’évolutions technologiques, etc., la prévention des risques psychosociaux est un enjeu majeur que la Direction ne prend pourtant pas en compte. Ainsi, à titre d’exemple, lors de la fusion avec Ingenico, les représentants du personnel ont demandé une démarche proactive sur l’accompagnement au changement. Trois mois après cette fusion, les salariés sont dans l’anxiété du devenir de leur activité, sans aucun soutien de la Direction, avec comme seul discours rassurant  le fait qu’ils seront encore dans l’entreprise.  


À notre avertissement que, sans un état des lieux préalable via une enquête objective construite avec un cabinet extérieur, la négociation ne pouvait se poursuivre, la Direction a répondu par la négative. Elle prétexte qu’elle souhaite développer la pratique des « baromètres d’équipe ou individuels ». Ces outils ne sont ni conçus dans une démarche de prévention primaire ni ne respectent l’anonymat. Enfin, la Direction pense qu’ « une enquête sur les PRPS en pleine période de crise sanitaire n’est pas appropriée », une autre manière de faire l’autruche !

Dans ces conditions nous, organisations syndicales représentatives, actons l’absence de volonté de la Direction et sommes au grand regret de suspendre les  négociations.
Faute d’un accord, la prévention des risques psychosociaux dans notre entreprise se réduira à un document vide de sens et d’effet.

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